La chose à ne pas rater quand on est au BIFFF et que c’est le premier samedi, c’est bien entendu la ZomBIFFF day. Comme chaque année le festival accueille, réunit et prépare son armée de zombies qui déferlera sur la capitale des Belges. Et ce n’est ni plus ni moins qu’au Parc Royal que s’est rassemblée cette joyeuse bande de morts vivants afin de se sustenter un peu avant de prendre d’assaut Bruxelles. Événement incontournable donc tant la population est toujours au rendez vous et c’est en plus une bonne excuse pour faire peur aux petites vieilles et faire chier de trouille les touristes.
VENGEANCE !
Et tout ça avant la nuit du BIFFF, avec quatre films au programme dont John Dies at the End de Don Coscarelli qui verra les plus tenaces sortir au petit matin de la projection.
Il est toujours étonnant de voir des personnes se lancer dans la réalisation d’un slasher, sous-genre aux codes bien définis et au thème éculé et usé jusqu’à la corde qui en plus de 3 0ans d’existence, n’aura vu que de rares films sortir du lot.
A moins donc de renouveler complètement le genre en bousculant les habitudes on sait déjà à quoi s’attendre et bien entendu Afterparty ne déroge pas à la règle.
Huis clos qui voit une star de la télévision espagnole être enfermée avec 5 autres personnes dont 4 jeunes filles en fleur dans une immense maison après une fête arrosée.
En élève bien appliqué, Miguel Larraya reprend un par un tous les codes inhérents au slasher movie, un boogeyman masqué, une arme blanche, des jeunes filles sexy tuées et bien entendu le petit mystère qui va bien, à savoir : Mais qui qui c’est le tueur ?
Piochant allègrement du côté de Scream pour le costume du boogeyman et pour les meurtres sans aucune originalité et du côté de Rec parfois pour la réalisation, Afterparty manque cruellement de personnalité et on a très peu de choses à se mettre sous la dent.
On voit après 20 minutes déjà l’issue du film et on attend donc patiemment de voir quelques corps se faire écharper. Et malheureusement même les meurtres sont fades. Même la seule chose qui est censée un tant soit peu faire remonter le niveau global d’un slasher est ratée. Alors que reste t-il de se film au final ? Pas grand chose.
Vide, scolaire et sans originalité, Afterparty est un slasher de plus, un coup d’épée dans l’eau, on attendait mieux d’un réalisateur ibérique.
Red Sword de Naoyuki Tomomatsu.
Le petit chaperon rouge continue d’inspirer les auteurs de tout poil. On se souvient d’il y a 2 ans de Ferozz: The wild red riding hood de Jorge Molina, adaptation totalement déviante et déjantée du conte des frères Grimm qui précédera la sortie de la version édulcorée de Catherine Hardwicke. C’est donc au tour du co-réalisateur de Vampire Girl Vs Frankeinstein Girl et issu de la mouvance des Sushi Typhoon de s’y coller en voulant mettre en avant le côté «ouvertement érotique» du petit chaperon rouge.
Avec ce genre d’énergumène on est en droit de s’attendre à tout et surtout au pire. Et bien ce Red Sword étonne déjà par son côté nettement moins foutraque et grand guignolesque auquel nous ont habitués maintenant depuis plusieurs années les sushis typhoon.
Mais même si on perd en grand n’importe quoi loufoque, on reste tout de même dans l’outrance mais cette fois ci dans un tout autre genre. Car Tomomatsu ce n’est pas le genre à faire dans la demi mesure. En plus d’un petit chaperon rouge sexy avec un sabre qui dérouille du loup garou à grand coup de tatane, il nous offre en prime une très longue séquence limite pornographique, aux dialogues aussi savoureux qu’outranciers où le directeur d’école transformé en loup garou a le pouvoir de faire dire et faire ce qu’il veut à une élève sexy incarnée par la célèbre Asami.
Scène absolument incroyable et drôle qui constitue à elle seule tout l’intérêt du film. Petit bémol donc car mis à part ça, on ne retrouve pas cette folie qui caractérisait Vampire girl Vs Frankenstein girl, ce côté loufoque et sans limite, au lieu de ça on a des scènes d’action très classiques, parfois même totalement kitsch allant même jusqu’à parodier des série comme Bioman dans les chorégraphies.
Adaptation erotico-gore du petit chaperon rouge, ce film est assurément fait par un homme, pour les hommes.
The Between de Giorgio Serafini.
On le sait, les drames et les traumatismes chez les réalisateurs ou les artistes en général ont toujours eu tendance à les inspirer pour leurs travaux. Les exemples sont nombreux et le dernier en date et qui est écume les festivals fantastiques c’est Citadel puisqu’il fait directement suite à l’agression qu’à subi le réalisateur.
Et The Between s’inscrit dans cette lignée puisque Giorgio Serafini s’appuie sur la perte tragique de sa fille pour nous livrer cette œuvre assez difficilement abordable.
Car Serafini essaye ici de proposer quelque chose de très personnel, bien au delà du simple drame familial qui aurait vu un des membres disparaitre tragiquement et qui aurait été une issue attendue du spectateur, et donc sans surprise. Avec une entreprise osée et pas toujours compréhensible, le réalisateur né à Bruxelles nous emmène dans un histoire un brin labyrinthique mais parsemée de petits indices qu’il faut savoir glaner pour ne pas rester sur le bord du chemin.
La citation du psaume 23.4 au début, l’histoire du fantôme, la citation de l’enfer de Dante sont autant d’indications sur comment interpréter le film et même s’ils ne sont pas dispersés de manière ostensible sont tout de même relativement visibles et clairs.
Une fois ces clés de lecture en main, on comprend facilement que l’on a à faire à un conte aux frontières du fantastique, sur la rédemption et le pardon. Même le titre est à lui seul un indice, entre rêve et réalité, entre paradis et enfer, le film décrit un endroit qui serait entre 2 mondes, 2 univers et qui servirait à montrer le chemin vers le pardon et la paix intérieure. Et entre le paradis et l’enfer, il y a le purgatoire, cette forêt où s’est réunit cette famille, serait une sorte de purgatoire où des anges gardiens serait là pour montrer le chemin vers le pardon dans une sorte de dernier voyage initiatique.
Film intelligent, personnel mais difficilement abordable, The Between est une réflexion intéressante sur l’amour, la famille, l’absolution, le tout baignant dans un univers entre réel et imaginaire conférant à l’ensemble une dimension spirituelle. Atout supplémentaire à ce film qui pour ne rien gâcher, offre une photographie somptueuse qui met en valeur cette foret elle aussi superbe.
Coup de cœur donc pour ce film en compétition internationale mais qui, par son côté un peu énigmatique, risque de ne pas remporter quelque chose malheureusement.